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11 juillet 2007

COQUIN, INE, subst. et adj.

I.− Emploi subst.
          A.− Courant
               1. En partic., au masc. ou au fém.
                    a) Au fém. Femme dont l'absence de sens moral se manifeste dans les relations amoureuses ou érotiques :

2. Je crois qu'il [Swann] a beaucoup de soucis avec sa coquine de femme qui vit au su de tout Combray avec un certain Monsieur de Charlus.
Proust, Du côté de chez Swann, 1913, p. 34.

Rem. Le terme évoque normalement la coquetterie ou la galanterie, voire la légèreté ou l'impudeur et, au xixe s., un jugement social défavorable.

                    b) Au masc. ou au fém.
[Déterminé par un adj. poss. ou un compl. n. de pers.] Amant, maîtresse. Nous sommes liés le baron et moi par nos coquines (Balzac ds Lar. Lang. fr.). Un charcutier. Tout rose. Le coquin de maman (Queneau, Zarie, 1959, p. 68).
Fam. [L'accent étant mis sur les relations sexuelles] Cette pitié injuste qui ne va qu'aux coquines et aux gourgandines (A. Daudet, Pte paroisse, 1895, p. 239). Une gonzesse béguineuse (...) avec sur la peau l'odeur tenace du coquin qui l'a un peu distraite (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 183).
Rem. Pour les emplois récents de ce type, spéc. au masc., on peut admettre qu'il s'agit de l'ext. d'un sens arg. (cf. infra B 2).

          B.− Arg., gén. péj.
               1. Dans le vocab. érotique. Petit ami, amant de cœur d'une prostituée (d'apr. Lacassagne, Arg. « milieu », 1928, p. 60).
Spéc., avec valeur d'injure grave. Homosexuel passif (d'apr. Carabelli, [Lang. de la pègre]).
Loc. Être en coquine. Être homosexuel (d'apr. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 76). Faire les coquines. Exploiter les homosexuels (d'apr. H. France ds Larchey, Dict. hist. d'arg., Nouv. Suppl., 1889, p. 66).

          C.− Par antiphrase, fam. et cour.
               1. [En parlant d'un enfant] Enfant espiègle. C'est un aimable petit coquin (Ac. 1798-1932). Eh bien, petit coquin, me dit-il d'un air assez affable, que me veux-tu? (Andrieux ds Lar. 19e). Petite coquine, tu étais cachée derrière la porte! (Dub.).

               2. [En parlant d'un adulte] Loc. Heureux coquin, heureuse coquine. Synon. chançard, veinard.
Rem. Dans cette loc., le terme se vide d'un sens déf., ou ne suggère plus qu'une idée de chance plus ou moins méritée.

               3. P. plaisant., vieilli, littér. [En parlant de choses] Un (le, ce...) coquin, une (la, cette...) coquine de + n. de chose (et le déterminant comme un adj. épithète, avec une valeur affective généralement ambiguë mais dont le cont. peut laisser entrevoir le sens positif; cf. ce diable de... et les adj. du type fichu, sacré, etc.). Je ne la déteste pas non plus, moi, cette coquine de bouteille (F. Fabre, Roman peintre, 1878, p. 95). De grands diables de bronze de Barbedienne et de petits coquins de sièges en peluche (Proust, Sodome, 1922, p. 918).

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